Copaïba, l’huile qui coule de l’arbre
L’huile de Copaïba est, avec celle d’Andiroba, l’huile amazonienne la plus utilisée par les populations autochtones.
La particularité de cette huile est qu’elle provient directement du tronc de l’arbre, il s’agit d’une oléorésine. Elle ne coule pas de tous les arbres de Copaïba (ou Copahué). Seuls ceux qui ont été attaqués par des termites en contiennent (environ 15 à 40% selon les régions). Imaginez-vous dans la forêt, un arbre qui a été rongé par des insectes ravageurs a trouvé le moyen de se défendre contre les nombreux microbes, champignons, virus et bactéries naturellement présents dans la jungle.
2 à 10 litres d’huile par arbre
Les habitants de la jungle extraient l’oléorésine en perforant le tronc de l’arbre dont la taille peut atteindre 40 mètres de hauteur, l’équivalent d’un immeuble de 12 étages. Pour savoir où percer, ils tapotent tout en collant l’oreille sur le tronc. Une fois l’huile extraite (2 à 10 litres selon la taille de l’arbre, le trou sera bouché pour éviter que de insectes y pénètrent, puis rouverts l’année suivante pour une nouvelle récolte. Pour éviter que l’arbre soit endommagé, DUMATO aux producteurs un tuyau qu’ils introduisent dans le tronc et colmatent avec un onguent. Ainsi ils n’auront qu’à déboucher le tuyau pour récupérer l’oléorésine.


Il existe différentes espèces de Copaïba : Copaifera officinalis, Copaifera guianensis, Copaifera multijuga Hayne ou encore Copaifera langsdorffii. La différence réside essentiellement dans les proportions des composants bioactifs qu’il contient et également dans l’apparence de l’oléorésine au niveau de la couleur (essentiellement jaune, mais légèrement verdâtre ou rouge) et de la consistance (de très liquide à gélatineuse).
125 composants bioactifs
L’huile de copaïba contient plus de 125 composants différents, dont plus de 75 sesquiterpènes et une trentaine de diterpènes. Le principal sesquiterpène présent dans l’oléo-résine de copaïba est le β-caryophyllène (dont la proportion oscille entre 25 et 55%). Selon des études scientifiques, il possède une action anti-inflammatoire, antibactérienne, antifongique et anti-œdémateuse avérée. L’on trouve également le β-bisabolène l’α-humulène, l’α et le β-sélinène, l’α-bisabolol, le β-elemène, γ-cadinène et α-cadinol. Les sesquiterpènes représentent la partie dite volatile de cette huile celle qui est extraite et se trouve dans l’huile essentielle de copaïba.
Mais l’huile de copaïba brute contient en plus des diterpènes qui constituent la partie résineuse (plus collante) ses principaux composés sont les suivants : acide hardwickique, colavenol, acide copaiférique ou copaifère, acide copaiférique, acide calavénique, acide patagonique, acide copalique. L’acide copalique a des propriétés émollientes, bactéricides et anti-inflammatoires, dans la fabrication de crèmes, savons, shampoings et adoucissants pour cheveux.
Le copaïba est utilisé depuis des milliers d’années par les populations autochtones et est connu en Europe depuis 1625, grâce aux jésuites qui avaient remarqué que les indigènes utilisaient cette huile pour se soigner, notamment pour guérir leurs blessures après les batailles.